16 novembre 2025

L’actualité de l’académie

Constat de Rentrée 2025 dans le Rhône : Tensions Démographiques, Surcharge et Inclusion Scolaire

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Constat de Rentrée 2025 dans le Rhône : Tensions Démographiques, Surcharge (…)

Ce 3 novembre 2025, nous avons siégé dans le CSASD au sujet du bilan de rentrée.

Voici notre déclaration liminaire :

1. Des suppressions de postes injustifiables malgré la hausse des effectifs
Le service public d’éducation est soumis à une cure d’austérité injustifiée, alors même que les effectifs sont en hausse sur le long terme.
Pour une baisse relative de seulement 64 élèves, ce sont 19,5 équivalents temps plein (ETP) qui sont supprimés. Les comptes ne sont pas bons.
Ces baisses se traduisent par la fermeture de huit divisions ordinaires. Les suppressions de postes ont été « compensées » par des heures supplémentaires, ce qui impose un travail supplémentaire aux enseignant.es et une détérioration des conditions de travail et d’accueil des élèves.
L’évolution du ratio Élèves par Division (E/D) augmente, notamment en éducation prioritaire. Même le niveau 6e, qui est censé être préservé, ne l’est absolument pas. C’est le niveau 3e qui est fortement impacté et continue d’augmenter.

2. Le « Pacte » : un pansement sur une jambe de bois
Alors que le ministère a promu le Pacte comme une mesure de revalorisation, nous y restons opposés.

Pacte : 10 raisons de le refuser - SNES-FSU

Le nombre de Pactes a drastiquement baissé depuis la mise en place, étant divisé par deux pour cette rentrée.

3. Le scandale de l’inclusion : le privé délaisse sa part
Le public assume, le privé fuit : Sur la même période, le service public a gagné 7 % de plus d’élèves en Ulis (Unités Localisées pour l’Inclusion Scolaire). Inversement, les effectifs Ulis dans le privé ont chuté de 25 % entre 2021 et 2025.
Ce constat démontre que le privé « ne joue pas le jeu », ce qui est un signe de sélection, notamment envers les élèves en situation de handicap. Bien que la DSDEN se dise « extrêmement vigilante », et malgré des dizaines d’enfants sans notification qui attendent, le privé a réussi l’exploit de faire baisser ses effectifs Ulis. Cela ne peut pas être une erreur, mais un choix politique révélateur de la logique ségrégative du privé.
Nous demandons que les autorités publiques prennent acte que des institutions ne prennent pas leur part dans la politique publique d’éducation. La seule solution est d’arrêter de les financer et de financer ceux qui « prennent leur part », à savoir le public.
La difficulté du recrutement d’AESH (Accompagnants des Élèves en Situation de Handicap) demeure, avec un turnover impressionnant et de nombreuses démissions, créant une situation délicate. Nous avons rappelé nos mandats sur les nécessités de revalorisation et du statut.
Par ailleurs, on compte 20 enfants de moins en UPE2A (unités pédagogiques pour élèves allophones arrivants). Cette diminution se concentre fortement sur le niveau de cinquième. Concernant la gestion de ces dispositifs, les seuils pour les classes d’UPE2A au collège ont été augmentés, atteignant jusqu’à 24 élèves. Certains dispositifs dépassent même ces seuils. Nous avons dénoncé des effectifs et rappelés nos mandats sur l’accueil des élèves aphones.

4. Des promesses non tenues et des classes surchargées
Le département connaît une grosse augmentation de ses effectifs au lycée. Il est constaté une hausse de 588 élèves entre le constat de 2024 et celui de 2025. L’évolution du ratio Élèves par Division (E/D) dans l’enseignement public se maintient depuis 2023, avec une moyenne de 32 élèves par division.
Plafonnement à 32 en Seconde : L’expérimentation visant à plafonner les classes de seconde à 32 élèves dans 9 lycées n’a pu être tenue pour l’ensemble des établissements.
Tous les élèves ont été affectés en seconde à la sortie du collège, bien que certains, dans des secteurs sous forte tension (notamment Saint Priest), n’aient pas été affectés dans leur secteur. Les élèves de Terminale doublants ont été « quasiment tous » affectés.

N’hésitez pas à nous contacter pour compléter notre bilan de rentrée et pour vous aider dans vos mobilisations locales.