9 mars 2020

L’actualité de l’académie

Salaires : une revalorisation urgente !

Salaires : une revalorisation urgente !

Les faits : les chiffres parlent d’eux-mêmes :

  • En 1980, professeurs, CPE et PsyEN débutants gagnaient 2 fois le SMIC, aujourd’hui c’est 1,25 fois le SMIC.
  • en 15 ans, du fait des mesures prises (gel du point d’indice, augmentation des cotisations retraites etc.), les enseignants ont perdu l’équivalent de 2 mois de salaire
  • le salaire net mensuel moyen d’un enseignant est inférieur de 9,8% à celui d’un cadre de la Fonction Publique et de 32,7% à celui d’un cadre du privé
  • le salaire horaire réel des enseignants (en prenant en compte la réalité du
    temps de travail, soit 42h53 selon une enquête de la DEPP) est inférieur au salaire horaire moyen

La revalorisation n’est pas une contrainte mais un choix politique à assumer !
Contrairement à ce qui est énoncé doctement par bon nombre de pseudo experts économistes libéraux, repris en chœur par une grande partie de la classe politique, la revalorisation salariale des agents de la Fonction Publique, et en particulier des personnels de l’Education Nationale, n’est pas un poids pour les finances publiques, mais bien un choix politique ce qui suppose de rompre avec les politiques économiques et fiscales menées ces dernières années.

L’augmentation des salaires des personnels de l’Education Nationale est un triple impératif

  • c’est un investissement incontournable pour redonner une certaine attractivité à nos métiers et surmonter la grave crise de recrutement que connaissent actuellement nos professions
  • c’est aussi un outil économique incontournable, l’augmentation des salaires permet de relancer la consommation et l’investissement, ce qui relance l’activité, à l’opposée des pseudo solutions qui font de l’austérité un dogme indépassable de l’action publique
  • C’est enfin se donner les moyens de développer un service public de qualité : les services publics sont des outils incontournables dans la lutte contre les inégalités de tout ordre, c’est une garantie pour l’accès de tous, quels que soient les revenus, à des services essentiels.

Austérité salariale assumée par le Gouvernement

  • Dès son arrivée au pouvoir, le gouvernement d’Édouard Philippe remet en cause le PPCR et gèle son application pendant un an.
  • Déterminé à aller toujours plus loin dans sa politique anti-fonctionnaire, Gérald Darmanin, ministre de l’Action Publique, annonce le gel du point d’indice ainsi que le retour du jour de carence, mesure vexatoire et stigmatisante. Dans le cadre du chantier CAP2022 (réforme systémique de la Fonction publique), le Gouvernement avance aussi ses pions pour développer la rémunération au mérite. Or, toutes les études le montrent, cette vieille lune sarkozyste n’est en rien un moyen de revaloriser nos salaires. Elle est surtout un instrument de mise en concurrence des personnels qui dessert l’objectif de réalisation de l’intérêt général, pourtant au cœur de nos missions d’agents de la Fonction publique.
  • Dans l’Education Nationale, Jean-Michel Blanquer ne fait pas mystère de sa volonté de développer le recours aux heures supplémentaires, désormais 2 HSA peuvent être imposées ! Le tour de passe-passe sur les suppressions d’emplois confirme cette orientation politique : la réactivation du « travailler plus pour gagner plus » qui n’est qu’un leurre économique et qui est une forme de mépris pour les personnels qui assument déjà une charge de travail très élevée

Revalorisation selon Blanquer : le métier en chantier !
Le ministre Blanquer a proposé un agenda de janvier à juin 2020 au cours duquel il prévoit de traiter trois sujets :

  • la revalorisation salariale
  • la transformation de la GRH
  • l’amélioration de la qualité du service public d’éducation.

Le SNES-FSU y a dénoncé la volonté de lier la revalorisation à la fois à la réforme des retraites et à une redéfinition brutale de nos métiers. Nous avons réaffirmé que, pour nous, la revalorisation est une nécessité urgente, qu’elle doit concerner tous les personnels et être assortie d’engagements budgétaires garantis par une loi de programmation. Nous avons porté nos revendications pour l’accélération des débuts de carrière, l’aménagement des fins de carrière et la fluidification des changements de grade, un plan de titularisation pour tous les contractuels et la création d’un corps de fonctionnaire pour les AESH.

Lors des premières réunions, le SNES-FSU a mis en garde le ministère contre ses objectifs inavoués :

  • augmentation de la charge de travail,
  • annualisation des services,
  • individualisation des rémunérations,
  • renforcement du poids des chefs d’établissement sur les carrières
  • limitation de la liberté pédagogique et de l’autonomie professionnelle
  • renforcement du management local

500 millions d’euros : Amateurisme ou enfumage ?

Le 8 février, le ministère a réuni les organisations syndicales pour leur présenter la manière dont il envisage d’utiliser l’enveloppe de 500 millions d’euros dont il a annoncé la budgétisation pour 2021, les discussions sur la loi de programmation budgétaire étant encore renvoyées à plus tard. Malgré nos demandes, le ministère, a été incapable de nous indiquer comment l’enveloppe globale serait répartie.

Le 28 février, le Ministère était toujours incapable de chiffrer la répartition des 500 millions d’euros annoncés pour 2021 : rien n’est dit de manière précise sur les sommes destinées à la prime d’attractivité du métier pour les débuts de carrière d’une part et celles destinées aux heures supplémentaires pour les remplacements ou la formation pendant les vacances deux dispositifs que le SNES-FSU dénonce.
Tout juste a-t-on eu confirmation que la loi de programmation s’étalerait de 2022 à 2026.

La revalorisation des débuts de carrière est indispensable, mais c’est bien l’ensemble des personnels qui doit être concerné immédiatement : dégel du point d’indice, revalorisation indiciaire, mesures de carrière, doublement de l’ISOE (et alignement pour les professeurs documentalistes et les PsyEN), prime d’équipement.
La revalorisation doit être déconnectée de la réforme des retraites (que le SNES-FSU continue de combattre) et doit se faire sans contreparties.

Les mesures proposées par le gouvernement ne répondent pas à l’urgence de la situation. La mobilisation est indispensable pour obtenir une revalorisation conséquente. Soyons massivement dans la rue le mardi 31 mars !

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