16 novembre 2025

Métiers - conditions de travail

Alerte Rouge pour les budgets des collèges

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Alerte Rouge pour les budgets des collèges

Alors que la Métropole a l’obligation légale d’assurer le financement des moyens nécessaires au bon fonctionnement des collèges, l’enveloppe globale allouée au secteur public s’effondre.
La métropole de Lyon a voté une baisse inacceptable des dotations de fonctionnement (DGF) des collèges publics pour l’année 2026.
La dotation des collèges du département baisse de -1,6 %. Cela s’explique par des mesures techniques. Grâce à l’intervention du SNES-FSU, les dispositifs UPE2A du département bénéficient d’une bonification équivalente à celle des ULIS.

Dotation globale en légère baisse pour le département du Rhône

La dotation globale départementale pour 2026 s’élève à 3 742 669 euros, contre 3 806 277 euros en 2025. Cette baisse apparente de -1,6 % s’explique d’après le département par la gestion directe des fluides par le Département pour trois nouveaux collèges (Utrillo, Chirac, d’Ormesson), qui ne reçoivent plus la part viabilisation. 22 collèges du Rhône bénéficient d’une hausse budgétaire.
Chaque établissement bénéficie d’une hausse de 3 % sur la part viabilisation par rapport à 2025, afin de compenser l’augmentation des coûts énergétiques.

D’autre part, grâce à l’intervention du SNES-FSU, les dispositifs UPE2A du département bénéficient pour la première fois d’une bonification, équivalente à celle des ULIS.

Une baisse de 50% des dotations pour les collèges de la métropole en 2026

Le montant total de la Dotation Globale de Fonctionnement (DGF) pour l’ensemble des collèges publics est fixé à seulement 6 751 873 € pour 2026.
Ce chiffre représente une chute brutale et sans précédent par rapport aux exercices précédents, confirmant un désengagement fort de la Métropole :

Le montant de la dotation 2026 correspond ainsi à seulement 52 % de celle de 2025.

Cette baisse drastique est justifiée par la Métropole par une nouvelle politique de « modulation » : les dotations de fonctionnement 2026 sont réduites afin que les fonds de roulement de chaque collège tendent vers 90 jours.

Conséquences directes de cette politique de ponction sur la trésorerie des établissements :
• 73 collèges sur les 83 de la Métropole voient leur dotation réduite.
• Seuls neuf collèges voient leur dotation réévaluée car leur fonds de roulement était inférieur à 90 jours.

Certains établissements subissent des coupes d’une violence inouïe : 22 établissements voient leur budget amputé de plus de 90 % par rapport à l’an dernier ! Des établissements déjà fragiles, ayant connu des difficultés liées au bâti scolaire l’an dernier (avec saisie du registre SST), se voient allouer des budgets qui frôlent le ridicule. On peut citer le cas d’un collège passant d’une dotation de 127 500 en 2025 à 7 900 en 2026 ou d’un autre passe de 101 900 en 2025 à 6 800 en 2026.

Pour le SNES-FSU, La Métropole doit garantir des moyens pérennes !

Le SNES-FSU dénonce la baisse massive de la Dotation de Fonctionnement 2026 pour les collèges publics. La Métropole doit garantir des moyens pérennes, sans sacrifier les projets pédagogiques.

Nous réclamons que le budget amputé via ces modulations soit réintégré intégralement dans les DGF des collèges publics du territoire.

En Conseil d’Administration (CA) : Mobilisation Générale !

Face à ces dotations insuffisantes, nous appelons les personnels et les parents à se mobiliser dans les CA :

VOTER CONTRE : C’est le seul moyen de s’opposer clairement à l’insuffisance de la subvention de la collectivité territoriale. Ce vote peut être accompagné d’un chiffrage de l’augmentation souhaitée.

Vœux : Quel que soit le vote, il est impératif de présenter un vœu pour dénoncer ce budget insuffisant ou l’écrêtement excessif des réserves.

Modèles de motions (ou de vœux) -

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• Faites remonter vos différentes actions et mobilisations à la section départementale.

Contrairement, à ce qu’on peut entendre ici ou là, le vote « contre » n’empêche pas l’établissement de fonctionner et ne bloque pas le paiement des factures ou l’encaissement de recettes. En cas de vote « contre », le budget refusé fait l’objet d’un règlement conjoint par les deux autorités (rectorat et collectivité de rattachement).

Dans l’attente du caractère exécutoire du budget réglé, le chef d’établissement est autorisé à mettre en œuvre dès le 1er janvier, un budget provisoire dans la limite des crédits inscrits au budget de l’année précédente : 1/12e de l’exercice précédent, chaque mois en attendant le règlement du budget par les autorités. La priorité du gestionnaire sera bien sûr de payer les factures (cantine et viabilisation) mais il pourra, s’il reste de l’argent, payer d’autres dépenses. L’établissement pourrait même débloquer des fonds de roulement (s’il lui en reste) via une DBM et un CA.

Le vote « contre » n’est donc pas sans conséquence sur le fonctionnement de l’établissement pendant quelques semaines mais ce n’est pas non plus, « l’enfer » qu’on voudrait nous faire croire parfois. Rappelons aussi que si une sortie, un voyage scolaire ou l’achat de matériel pédagogique ne peut pas / plus se faire, ce n’est pas à cause d’un vote « contre » du budget mais bien à cause d’un manque de moyens lié à des dotations insuffisantes et au désengagement de l’État pour les services publics.

Le SNES-FSU revendique un service public d’éducation gratuit et ambitieux du 1er degré au supérieur. Cela passe par un engagement fort de l’État, et des collectivités, avec une distribution de fonds publics ciblée uniquement pour l’école publique et laïque.