24 mai 2019

Métiers - conditions de travail

Professeur principal ?
l’année prochaine, c’est NON !

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Professeur principal ? l'année prochaine, c'est NON !
  • alourdissement de la charge de travail, pour une faible rémunération

A tous les niveaux, mais en particulier en Troisième, en Seconde et en Terminale, la mission de professeur principal s’est nettement alourdie depuis plusieurs années déjà. Les réformes successives mettant en place une « orientation active », depuis le début des années 2000, ont débouché sur une multiplication des tâches administratives et une inflation de rencontres, de réunions, d’événements à organiser, d’information à faire circuler etc. Le tout sans qu’il n’y ait jamais eu de revalorisation de l’indemnité spécifique.

  • instrumentalisés pour évincer les PsyEN, seuls spécifiquement formés à « l’orientation »

L’alourdissement de la charge de travail pour les professeurs principaux est la contrepartie de l’éviction progressive des PsyEN (ex Co-Psy), et un outil pour accélérer cette éviction. Le rôle croissant donné aux professeurs principaux doit en effet être mis en lien avec l’insuffisance chronique de PsyEN (voir statistique Cnesco ci-dessous). Continuer à accepter l’alourdissement des tâches du professeur principal, c’est aussi légitimer cette insuffisance chronique. Démissionner, c’est aussi revendiquer le recrutement de PsyEN, c’est-à-dire de professionnels qualifiés pour prendre en charge les processus d’orientation.

  • Professeurs principaux en Troisième et en Seconde : le grand flou cette année, et quel rôle dans le futur ?

Le rôle de professeur principal en Troisième et en Seconde est particulièrement compliqué cette année, du fait de la mise en place de la réforme du lycée. Les professeurs principaux sont laissés dans le flou, en charge de guider les élèves qui sont les cobayes de cette réforme, alors qu’ils n’ont pas les éléments pour leur apporter des réponses fiables. C’est une situation qui ne peut que provoquer du stress et de la souffrance professionnelle pour les personnels concernés. Et ce problème ne sera pas réglé avec l’application de la réforme, bien au contraire : faudra-t-il, chaque année, mentir aux élèves en leur faisant croire que tous les choix sont possibles ? Faudra-t-il les inciter à faire telle ou telle combinaison de spécialités en fonction de leurs résultats ? Et que se passera-t-il si les attendus de l’enseignement supérieur changent d’une année sur l’autre ? Démissionner, c’est refuser la mise en place de la réforme du lycée.

  • Professeur principal en Terminale : faire fonctionner Parcoursup ?

Depuis la mise en place de Parcoursup, le rôle de professeur principal en Terminale est devenu particulièrement « sensible ». Outre la masse de travail supplémentaire, ce dispositif demande aux professeurs principaux de prédire le résultat de leurs élèves dans l’enseignement supérieur, pour ainsi permettre la sélection de leurs élèves. Il leur demande d’être des auxiliaires du tri, de contribuer à barrer la route des études supérieures à certains de leurs élèves.

Refuser d’être professeur principal à la rentrée prochaine :
  • c’est un geste pour dénoncer cette situation qui est le résultat d’évolutions commencées il y a plusieurs années ;
  • c’est aussi dénoncer les réformes du lycée, du bac et de ParcourSup qui vise à sélectionner et qui conduisent à renforce les inégalités sociales et territoriales, à dégrader nos conditions de travail sans assurer les conditions de la réussite de tous les élèves et l’élévation du niveau de qualification.

Vous trouverez en cliquant sur le lien des tracts-argumentaires à destination des collègues et des parents, et au format texte argumentaire, modèle de lettre de refus, tracts en format texte : https://www.snes.edu/agissons/campa...