L’occasion était bien préparée. Après un mission éclair « Exigence des savoirs » de 8 semaines et une consultation (que le SNES FSU a rectifié) menée au pas de charge et de manière orientée (questionnaire aux personnels biaisé et sans validité statistique) dont les résultats tombent de manière préméditée avec les résultats PISA, le ministre fait des annonces recyclant les « bonnes vieilles méthodes » comme les groupes de niveaux ou le redoublement pour réformer l’école.
De nombreuses études recensées notamment par le CNESCO ont mis en avant les effets pervers des groupes de niveau qui séparent les élèves tant pour les bons élèves que pour les plus faibles d’ailleurs : perte du plaisir d’apprendre et de la motivation sous la pression de performance permanente pour les uns et, pour les autres, face à des ambitions éducatives amoindries ; accroissement des différences initiales entre élèves ; retentissement sur le processus de construction de l’identité sociale de l’élève ; objectif d’intégration sociale mis à mal... Malgré tout le ministre mise sur la généralisation du dispositif inauguré en Sixième, financé par la suppression de la technologie dans ce niveau.
Le ministre appelle à une « Revitalisation pédagogique », mais les premiers acteurs restent les personnels dont les enseignants. Depuis 2017 le gouvernement a supprimé près de 8 865 emplois de professeurs dans le second degré public. La France a les classes les plus chargées d’Europe en collège et en lycée.
Le SNES-FSU dénonce ce projet de tri social en marche et portera son projet d’un collège de la réussite pour toutes et tous, prenant en compte les réalités de l’École inclusive, et par la garantie de temps réguliers de travail en petits groupes dans le cadre de programmes cohérents afin que l’aide puisse être apportée en classe et non pas externalisée a différents outils comme l’IA.
Quelles autres disciplines seront sacrifiées pour financées ces mesures organisant le tri social ? L’autre piste évoquée par G. Attal relève de la même logique des parcours renforcés avec plus d’heures en mathématiques et en français pour les élèves les plus fragiles, avec une réduction des cours dans les autres disciplines. Aux uns un enseignement complet et continu ; aux autres les « savoirs fondamentaux » (entendez les apprentissages instrumentaux de base) et un décrochage par rapport aux autres disciplines.
Un tiers des élèves qui arrivent au collège avec des difficultés en lecture et en calcul ? Qu’à cela ne tienne, leur passage en sixième serait conditionné à des stages de réussite pendant leurs vacances écourtées ! Pouratnt, ce ne sont pas ces quelques jours qui résoudront leurs difficultés.
Pour le SNES-FSU, c’est grâce au cadre des programmes que les élèves peuvent construire une culture commune émancipatrice. Le SNES-FSU porte un projet de collège pour la réussite des élèves, qui passe par des conditions d’études améliorées : temps d’enseignement, construction cohérente des programmes, effectifs réduits pour l’aide au travail personnel en classe, bâti scolaire neuf ou rénové...Il s’agit d’un collège unique où les élèves étudient ensemble pour faire société.