3 décembre 2025

Métiers - conditions de travail

PLE (évaluation locale) : nouvelle offensive dans les établissements !

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PLE (évaluation locale) : nouvelle offensive dans les établissements !

Refusé par la profession en 2021, le projet local d’évaluation est ressuscité par l’éphémère ministre Borne in extremis à la fin août 2025.
Le nouveau ministre persiste et insiste : ces projets d’évaluations doivent être rédigés. Dans de nombreux établissements les chefs (toujours zélé.es) mettent en place des groupes de travail ou des conseils pédagogiques pour répondre à la commande ministérielle.

Cela constitue une attaque frontale contre le métier d’enseignant.e. Le SNES-FSU continuera de combattre toute forme de caporalisation des pratiques pédagogiques. Il appelle les personnels à ne rien se laisser imposer.
Le projet d’évaluation, c’était NON en 2021, ce sera toujours NON en 2026 ou auprès !

En pied de cet article, nous vous donnons les arguments que nous avions développés en 2021. Arguments qui nous avaient permis de rendre les PLE de nombreux établissements totalement vides de contraintes.

L’arrêté du 27 juillet 2021 sur les modalités du bac restreint le projet d’évaluation au contrôle continu qui compte pour 40% dans la note de bac (articles 1 et 2 de l’arrêté). Aujourd’hui, le ministère s’est contenté d’abroger la note de service de juillet 2021, laissant l’arrêté en l’état. Le ministère étend donc, sans aucun appui réglementaire, leprojet d’évaluation à toutes les évaluations du cycle terminal, voire au-delà, au mépris du respect de la hiérarchie des normes juridiques. Dans la foulée un vademecum de l’évaluation actualisé est publié.

https://eduscol.education.fr/2688/le-projet-d-evaluation-en-lycee-general-et-technologique

Toute évaluation devient ici norme administrative. Pas de place pour la pédagogie. l’art si délicat de l’évaluation se fond dans les tableaux de chiffres. Tout doit être comparable, le tout arrimé à des indicateurs de performance et aux contrats d’objectifs.

La fabrication bureaucratique de la note

Sous le prétexte de l’égalité de traitement, le ministère multiplie les injonctions de ce qui relèverait de « bonnes pratiques ». Plus de place pour l’expertise enseignante dans ce fatras de préconisations où les notes qui comptent pour Parcoursup ne compteraient pas forcément pour le bac , et vice versa . Le summum de l’absurde réside peut-être dans le presque éloge du coefficient 0 pour ce qui relèverait du « diagnostic » ou du « formatif »… Sous nos yeux ébahis s’étale une complexité bureaucratique dont l’inanité masque difficilement le cœur du problème : la catastrophe industrielle de la réforme du lycée et du bac de 2019.

Faire respecter le métier enseignant : une urgence et une nécessité

Il y a quatre ans, l’administration avait plié devant les mobilisations et les revendications de la profession. Le PLE était passé aux oubliettes. Quand de telles décisions empêchent littéralement les enseignantes d’exercer leur métier, il est urgent de retrouver la raison et d’abandonner cette mauvaise idée. Le SNES-FSU fournira les outils nécessaires à l’organisation de la lutte contre le projet d’établissement.

Plutôt que de vouloir rafistoler les catastrophiques réformes du bac et du lycée à coup de mesures autoritaires et hors-sol, il devient vital de renoncer au contrôle continu et à la sélection généralisée pour l’accès à l’enseignement supérieur. La « valeur » du baccalauréat réside précisément dans ses dimensions de diplôme national et de premier grade universitaire, certainement pas dans la tambouille locale d’une fabrication administrative des notes.

Les outils pour lutter (2021, mais toujours d’actualité) :

Guide sur l’évaluation du SNES-FSU :

Analyses par discipline du guide des Inspecteurs Généraux de 2021 :