Dans un contexte inédit d’accord de toutes les forces syndicales de salariés et de jeunesse contre le projet de réforme des retraites , les retraités ont pris toute leur place dans la bataille.

Depuis le 19 janvier Ils étaient nombreux dans les défilés à Lyon comme ailleurs pour refuser la violence sociale qui voudrait obliger les hommes et les femmes à travailler plus longtemps et à sacrifier leurs meilleures années de retraite.

Les retraités ont rappelé que la retraite n’est pas un temps improductif donc inutile, et à réduire au maximum , mais qu’elle est un droit à vivre un temps libéré qui arrive après une vie de labeur, un temps pour soi, pour les siens, pour la société ; et qu’il y faut des conditions pour que ce temps de la retraite soit vécu dans de bonnes conditions.

Les revendications que portent les retraités les concernent bien sûr mais préparent aussi celles de leurs enfants et de leurs petits- enfants.
Ils défendent le pouvoir d’achat en revendiquant l’augmentation des pensions, leur indexation sur le salaire moyen, des compensations face à l’inflation galopante.

Ils défendent la sécurité sociale, cette formidable conquête victime d’un véritable démantèlement, et veulent retrouver son principe fondateur avec l’objectif de répondre aux besoins de tous.Pour cela il faut davantage de cotisations en augmentant les salaires ,en assurant l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes, en supprimant les exonérations patronales.

Ils défendent les services publics, ces mal aimés de l’idéologie libérale qui les considère comme peu performants et s’acquittant moins bien que le privé de leurs missions. Les retraités défendent l’accès de tous à la santé dans des services de qualité avec un personnel bien formé, bien rémunéré, la création d’un grand service public de l’autonomie mais aussi l’accès de tous les jeunes à une école publique ambitieuse.

Quand silencieusement et au quotidien les actionnaires voient leurs dividendes augmenter sans aucune entrave, que l’excès de cupidité de quelques uns a son contrecoup sur les emplois, les salaires, les retraites, monte la résistance de ceux qui réclament un peu plus de justice.
Ce que les retraités au côté des actifs, au côté des jeunes rejettent c’est une société où l’accumulation spéculative l’emporte sur la vie des hommes et des femmes, l’emporte aussi sur la solidarité.

Denise Bordes