De nouveaux dispositifs, véritables usines à gaz, désorganisent les collèges à cette rentrée et s’attaquent aux enseignements et à nos métiers. Ces dispositifs s’inscrivent pleinement dans la mise en place du pacte.
Même si l’action du SNES-FSU au dernier trimestre a permis de mettre en garde les collègues contre ses dangers, il continue d’être l’outil que l’exécutif entend utiliser pour s’attaquer à nos statuts tout en faisant croire qu’il « revalorise » les enseignant.es.
Le SNES FSU Lyon appelle les personnels à refuser le pacte qui est un outil pour réformer le collège et porte atteinte au statut des personnels.
- Une nouvelle 6e qui se finance par le pacte
Les nouveautés de la rentrée modifient déjà nos emplois du temps. Des évaluations nationales en 4e se rajoutent à celles de 6e, contestées pour leur utilité pédagogique. Emplois du temps déjà bousculés par l’aide aux devoirs, rebaptisée « Accompagnement aux devoirs » et par le soutien/ approfondissement obligatoires pour les élèves de 6e.
Les collègues subissent des pressions malhonnêtes des chef.fes d’établissement pour accepter ces heures dans le cadre du pacte. Or, les collègues n’ont pas l’obligation d’accepter ces heures.
Le SNES-FSU rappelle que le Pacte dépend du volontariat des personnels, titulaires ou non. Il ne peut pas être imposé. Les personnels engagés dans le dispositif Devoirs faits peuvent toujours demander à être rémunérés en HSE.
Devoirs faits : les HSE toujours attribuées, le Pacte inutile - SNES-FSU
- La réaffirmation des savoirs fondamentaux pour éviter les vraies solutions
Le gouvernement, dans une vision réactionnaire de l’école, en appel au retour aux fondamentaux et à l’ordre.
Une des réponses est le renforcement des enseignements dits « fondamentaux » notamment avec ces heures de soutien / approfondissement en 6e, l’intervention de professeurs des écoles en 6e niant les capacités des enseignants de collège à aider nos élèves à progresser.
Une autre manière d’agir sur les fondamentaux d’après le ministère est la mise en place d’un Plan Mathématiques qui justifie une tentative d’encadrement resserrée des pratiques et un pilotage pédagogique accru des chef.fes d’établissement appuyé sur la « performance éducative » permise par les évaluations nationales externalisées.
Or d’après la publication de l’OCDE Regards sur l’éducation, « la France consacre 59 % du temps scolaire dans l’enseignement élémentaire à la compréhension de l’écrit (lecture, expression écrite et littérature) et aux mathématiques, soit la proportion la plus élevée de tous les pays de l’OCDE ».
Ces nouveautés ne sont pas une solution pour résoudre les problèmes du collège mais un moyen pour réduire notre liberté pédagogique et renforcer le contrôle des chef.fes d’établissement sur les enseignants.
Alors qu’il y a moins d’élèves au collège depuis la rentrée 2020, les effectifs par classe continuent d’augmenter à cause des suppressions de poste. Cela induit des conditions de travail et d’étude toujours plus dégradées pour les élèves et les professeurs. Les suppressions de classe ont des impacts très lourds avec la démultiplication des compléments de service.
Le SNES FSU refuse la logique du pacte et demande la limitation des effectifs de classe à 24 élèves en collège (20 en éducation prioritaire) avec de déboulements ou contreventions dans toutes les disciplines, inscrits dans une grille horaire nationale.
Note de service sur le cycle 3 et les savoirs fondamentaux : l’analyse du SNES-FSU pour la partie français - SNES-FSU
- La Découverte des métiers comme outil de tri social
Les autres niveaux du collège sont aussi concernés par la réforme du collège liée au pacte.
La coordination « Découverte des métiers » entre dans le cadre du Pacte. La « découverte des métiers » s’inscrit dans le cycle 4, de la Cinquième à la Troisième. Elle répond à une commande présidentielle Selon les besoins, « un référent découverte des métiers par niveau pourra être identifié ».
Le ministère compte sur des professeur.es de lycée, et tout particulièrement des professeur.es de lycée professionnel, pour présenter aux collégien.nes des formations post-collège, là encore, dans le carcan du Pacte.
Le cadre réglementaire est très flou et renvoie au local, et plus particulièrement aux chef.fes d’établissement, l’organisation pratique de la découverte des métiers. Par conséquent, tandis que des collèges mettront en place une version minimale de la découverte des métiers, d’autres, probablement parce qu’ils accueillent un public moins favorisé, seront appelés à s’investir pleinement dans ce dispositif et donc à davantage priver leurs élèves d’heures d’enseignement. À aucun moment le texte ne précise que la découverte des métiers doit être réservée en priorité à certains élèves, mais son insistance sur l’apprentissage, les métiers en tension et la voie professionnelle donne à réfléchir sur les buts réels de ce dispositif avec le risque de sorties précoces du système scolaire pour les jeunes les plus fragiles.
Le SNES-FSU rappelle son opposition au pacte et alerte particulièrement les collègues sur la rémunération forfaitaire de cette mission qui permet de ne pas compter les heures de travail, et sur le risque de la création d’une hiérarchie intermédiaire.
Découverte des métiers : pré-orienter à mots couverts - SNES-FSU
- La suppression de la technologie en Sixième comme moyen de financer ces nouveaux dispositifs
La suppression de la technologie en sixième est le premier effet de la mise en place de ces dispositifs et de cette réforme qui ne s’assume pas. C’est un véritable plan social que connaît cette discipline, avec la multiplication des services partagés et
Le SNES-FSU défend la Technologie comme élément de la culture commune en mesure de faire partager à tous les élèves une solide culture technologique et scientifique. La Technologie devrait être un des piliers du collège pour faire en sorte que tous les élèves deviennent des citoyens éclairés et responsables face aux enjeux du monde.
La Technologie, une variable d’ajustement en Sixième ? - SNES-FSU