Réforme de l’Education Prioritaire reportée…
Le Ministère qui avait pour projet la délabellisation des REP à la rentrée 2022 a reculé (https://lyon.snes.edu/Le-filet-se-r...) : la carte des REP est maintenue pour la rentrée 2022 (voire abondée de quelques rares établissements dont le nouveau collège Chabroux à Villeurbanne), malgré l’annonce d’une réforme de l’Education Prioritaire depuis 2 ans ! (cf. les Etats Généraux de l’Education Prioritaire organisés en janvier 2021 à Lyon : https://lyon.snes.edu/Bilan-des-Eta...). Ce label qui garantit la reconnaissance des conditions de travail et d‘étude dans les établissements labellisés est essentiel. Le SNES-FSU défend ce label car délabelliser les REP serait permettre à chaque académie de modifier ses priorisations en fonction des enjeux politiques locaux, à l’inverse d’une carte nationale construite sur des critères transparents. Les moyens des REP pourraient être ponctionnés pour financer des problématiques différentes de celles qui relèvent d’une concentration d’élèves en grande difficulté sociale et scolaire, mais aussi pour financer davantage des établissements privés sous contrat ou ruraux. L’indemnité des enseignant.e.s de REP qui continueraient pourtant à travailler dans des conditions difficiles serait aussi remise en cause, ainsi que les bonifications afférentes. En outre, cette réforme s’annonce destructrice entre foisonnement de labels et « contrats clé en main » pour les rectorats et chef.fe.s d’établissement. Les cités éducatives, et leur gouvernance avec le.la principal.e de collège comme pilote, et deux représentant.e.s de la préfecture et de la collectivité locale, reposent aussi sur une contractualisation.
… mais pas oubliée !
Or, la rentrée 2022 voit la liste passer à 200 cités éducatives nationalement. A rappeler dans l’académie, étaient déjà mises en place les cités éducatives de Oyonnax-Bellignat (01), Givors-Grigny, Rillieux-la-Pape, Vaulx-en-Velin, Vénissieux-St Fons, Lyon 8ème (69) et St Etienne (42). Vous trouverez la liste complète des cités éducatives dont les 74 nouvelles annoncées le 29 janvier 2022 par le CIV (Comité Interministériel des Villes) ici : https://www.citeseducatives.fr/actu... (dont les nouvelles cités éducatives académiques à Saint-Etienne 2 (42), Bron, Villefranche-Gleizé-Limas et Villeurbanne (69).
Le ministère vise donc bien une destruction systémique de l’éducation prioritaire, assortie dans le cadre des cités éducatives d’un risque de déréglementation du fonctionnement des collèges et des statuts des personnels. Toutes les informations ici : https://www.snes.edu/article/les-ci...
Alors que des associations et des structures extérieures ont déjà reçu leurs subventions dans l’académie sans qu’une réflexion collective entre les différent.e.s acteur.rice.s ait été possible, le SNES-FSU Lyon émet de vives inquiétudes sur les perspectives qu’elles ouvrent. En effet, non contentes d’introduire un nouveau type de classement, elles peuvent également devenir des lieux de déréglementation au détriment des statuts des personnels qui y travaillent et renforcent le risque d’ingérence des collectivités territoriales dans le fonctionnement des EPLE. En effet, les collectivités territoriales et les services de l’État (préfectures et rectorats) devraient les copiloter.
Le SNES -FSU Lyon s’interroge sur le concept de « territoires apprenants » dans lequel les différentes composantes d’un territoire sont considérées de niveau semblable pour apprendre, que ce soit à l’école, dans les lieux culturels et sportifs, les associations ou les fondations privées, ce qui participe à diluer l’importance d’un service public d’éducation de qualité. Sous couvert de bonnes intentions et en plaçant tout au même niveau, le ministère franchit une nouvelle étape dans son entreprise de casse du service public. Cela traduit encore la volonté, comme avec les 2S2C (2S2C : nouvel outil de démantèlement ? - SNES-FSU ), d’externaliser une partie de nos enseignements et d’offrir une école au rabais dans les quartiers et zones de relégation. N’agissant pas sur les « chantiers » prioritaires des zones touchées par la grande pauvreté comme l’emploi, les transports, le logement décent ou l’accès aux soins de qualité, les cités éducatives pourraient se résumer à une opération d’apparence séduisante mais qui n’est en fait qu’une vitrine sans réel effet sur le quotidien des citoyen.ne.s concerné.e.s ou sur les apprentissages des élèves.
Le flou autour de l’idée de refonte de l’éducation prioritaire renforce encore nos craintes quant à la véritable plus-value de cet énième label sur les zones les plus paupérisées. C’est pourquoi il appartient à tous les personnels des territoires concernés dans l’académie de s’informer quant à la mise en place de ce dispositif dans son établissement. Pensez à nous envoyer toute information obtenue à s3lyo@snes.edu (S2 Rhône : s2rhone@lyon.snes.edu, s2 Loire : s2loire@lyon.snes.edu et s2 Ain : s2ain@lyon.snes.edu) dans le but d’alerter en instance contre cette destruction dissimulée de l’Education Prioritaire !