1 / Le SNU, c’est non ! Pour le SNES-FSU, les élèves ont besoin d’une école émancipatrice, pas du SNU !
Ce 23 juin est parue la note de service portant sur la labellisation « classe engagée » et « lycée engagé ». Le ministère tente ainsi de répondre à la commande présidentielle, au détriment de la scolarité des jeunes, et sans tirer aucun bilan des expérimentations actuelles qui ont souvent, comme en a largement témoigné la presse, confiné au désastre. Plus d’informations ici : Besoin d’école, pas de SNU - SNES-FSU
L’objectif est bien de généraliser le SNU, qui concerne les classes de seconde générale, technologique et professionnelle, et de 1° année de CAP . Sur proposition d’enseignants ou d’équipes pédagogiques, ces « classes engagées » participeront, sur une année scolaire, à un projet global intégrant le séjour de cohésion de 12 jours organisé dans les mêmes conditions qu’un voyage scolaire à partir de mars 2024, en lieu et place des enseignements inscrits à l’emploi du temps. Les projets devront être remontés avant l’automne. Les centres de séjour de SNU auront ainsi vocation à devenir permanents.
En lien avec les innovations pédagogiques promues par les déclinaisons locales du Conseil national de la Refondation, la « classe engagée » pourra s’inscrire dans une démarche de projet supposé « pédagogiquement innovant », et s’intégrer au Pacte enseignant.
Pour rendre attractif le dispositif, il est aussi question de valoriser la participation au SNU dans Parcoursup. Il ne s’agit même plus de permettre aux formations supérieures de faire valoir des critères de « capacités à réussir » en fonction des attendus fixés par chaque formation, comme l’ont martelé les promoteurs de la loi orientation et réussite des étudiants (loi ORE), mais de promouvoir la conformité sociale et l’obéissance à l’ordre établi.
La très grande majorité des organisations syndicales condamnent clairement le principe d’un séjour de cohésion sur le temps scolaire. Le Conseil supérieur de l’Education, ce jeudi 15 juin, a émis le voeu unanime d’abandon de la généralisation du SNU et de son déploiement sur le temps scolaire.
Comme toute expérimentation modifiant le temps scolaire, ces projets sont obligatoirement soumis au vote du conseil d’administration. Le SNES-FSU Lyon appelle dès maintenant les équipes pédagogiques à refuser la mise en place de ce dispositif et à voter contre.
Le SNES-FSU, avec la FSU, continue de demander la suppression du SNU. Plus généralement, il s’inquiète de voir l’institution faire la promotion, sous couvert d’innovation, d’une forme de militarisation de l’école, et présenter le modèle militaire comme le salut de l’Éducation nationale tout entière.
2 / Le gouvernement déploie les classes de défense et de sécurité globales au collège en parallèle de la mise en œuvre du SNU (Service national universel).
Ce dispositif développé en 2005 permet à une unité militaire de parrainer et réaliser des projets avec une classe de 3ème. Environ 475 CDSG existent en France, plus d’informations ici : Classes de défense : l’armée entre à l’Éducation nationale - SNES-FSU
Les ouvertures se font sous l’égide du trinôme académique de Lyon (un délégué militaire, un délégué agriculture et alimentation et un délégué à la Défense Nationale). Au programme : visites de l’unité de parrainage, échanges épistolaires avec des militaires et obligation de participation à au moins une commémoration ! Leur financement relève de partenariats financiers ou matériels avec l’unité de parrainage et d’associations de défense et citoyenneté !
Ci-dessous, vous trouverez la liste des dispositifs liés à la Défense et à la Sécurité Nationale dans l’Académie de Lyon :
Le SNES-FSU Lyon tient à réaffirmer nos mandats (congrès de Grenoble, 2016) : « Le SNES-FSU demande le retrait des programmes de toute éducation à la Défense. L’ensemble des enseignements doit contribuer à une culture de la paix. La participation à des journées de commémoration ne doit pas se substituer à un véritable travail de réflexion. » Le contrat établissant une classe défense dans un collège doit être étudié, puis voté en CA. Il est impératif que les collègues des établissements concernés puissent informer les parents d’élèves, les élu.e.s et les représentant.e.s des collectivités des enjeux d’une classe défense et ce qu’un partenariat avec un corps d’armée implique dans la scolarité des collégien.ne.s.
Pour tout témoignage ou renseignement, n’hésitez pas à contacter le SNES-FSU Lyon (s3lyo@snes.edu), et les sections départementales (Ain : s2ain@lyon.snes.edu, Loire : s2loire@lyon.snes.edu et Rhône : s2rhone@lyon.snes.edu) !