Après le webinaire de mardi, nous avons été destinataires d’un courrier injonctif des IPR, à propos duquel, il est important que le SNES-FSU apporte quelques éléments d’analyse.
Le courrier de l’IPR débute bien mal quant à la façon dont elle positionne le CPE.
Arrive en premier le travail avec l’équipe de direction (on comprend pourquoi), quant au travail avec la « communauté éducative » (qui est pourtant la réalité de notre travail) il s’agit tout au plus d’une « interface ».
Ce positionnement établi, il résulte que les CPE participent à « la réflexion, la construction et la mise en œuvre du projet d’évaluation ». On comprend vite de quoi il en retourne.
L’accent est mis sur les « entrées organisationnelles et règlementaires », l’aspect pédagogique arrive en toute fin : (« voire pédagogique » vraiment accessoire semble-t-il).
Et ne parlons pas d’une entrée éducative totalement ignorée. En fait, et c’est tout aussi dramatique, l’IPR focalise essentiellement (uniquement) sur le règlement intérieur et le travail
qu’elle attend des CPE sur ce point faisant mine de ne pas savoir que nous n’avons en rien l’exclusivité sur le sujet.
Le « projet local d’évaluation » pour « conforter l’égalité de traitement des élèves » et « harmoniser les pratiques d’évaluation ». Comment est-ce possible lorsque l’on sait que chaque lycée aura à choisir les nouvelles modalités d’évaluation pour le BAC et les présenter aux parents ?
On nous présente une nouvelle usine à gaz et redoutable carcan pour nos métiers pour le SNES-FSU.
Le rattrapage des évaluations et la prise en compte dans le contrôle continu des aménagements pour compenser le handicap poseront des problèmes d’organisation compte tenu des réalités très contraintes de la « vraie vie » des établissements (emplois du temps, disponibilité des salles, mobilisation de la vie scolaire…). En aucun cas, cela ne doit induire de nouvelles charges sur les professeurs et la vie scolaire. Cela doit relever d’un travail collectif en lien avec les équipes pédagogiques.
Pour le SNES_FSU, il faut donc refuser toute modification du Règlement intérieur (par un vote au CA) qui aurait comme objet d’intégrer le projet d’évaluation. En effet, cela reviendrait à faire valider ce projet par le CA, ce qui n’est pas du tout prévu dans les textes. De la même manière, il faut refuser l’intégration au projet d’établissement. Si il y avait une modification du RI votée en CA, cela reviendrait à faire voter indirectement les parents sur le projet d’évaluation ce que ne les textes ne prévoient pas.
Par ailleurs, le règlement intérieur est de plus en plus sujet à des recours devant le juge administratif : par prolongement, cela pourrait atteindre les évaluations et donc porter atteinte à la liberté pédagogique des enseignants et à la liberté de conception du métier des CPE.
Aucun texte réglementaire ne prescrit de modifier le RI ou le projet d’établissement en fonction du projet d’évaluation. Une note de service ou un guide sur Eduscol (fusse t-il de l’inspection générale) n’ont pas la force normative de textes réglementaires.
Les éléments ci-dessus constituent la réponse des CPE du SNES-FSU de Lyon au courrier de notre IPR en date du 29/09/2021.
Cependant pour le SNES-FSU, le projet local d’évaluation va nuire aux conditions de travail des CPE, vous trouverez donc, avec le lien ci-après, notre analyse de ce nouveau dispositif : https://www.snes.edu/article/projet...