Versée aux titulaires et contractuel.le.s des trois versants de la Fonction publique, l’indemnité de résidence (IR) correspond, pour les agent.e.s affecté.e.s dans les communes éligibles, à 1 % (zone 2) ou 3 % (zone 1) du traitement brut indiciaire. Or, si les collègues affecté.e.s dans l’agglomération lyonnaise la perçoivent (au taux de 1 %), les collègues du Pays de Gex ne pouvaient en bénéficier jusqu’à présent.
Depuis plus de 20 ans, le SNES, la FSU, dans le cadre du collectif intersyndical contre la vie trop chère, se battent pour que l’État reconnaisse la réalité du coût de la vie sur ce territoire frontalier. Après avoir obtenu au début des années 2000 le doublement du contingent préfecture (passé de 5 à 10 % des logements sociaux réservés aux fonctionnaires d’État) et la mise en place d’une ASIA « aide à l’installation dans le Pays de Gex » (portée à 800 euros en juin 2022), la revendication de longue date de classement du Genevois en zone 1 de l’IR semble avoir été enfin entendue ! En apparence seulement...
Jeudi 28 septembre, Stanislas Guerini, ministre de la Transformation et de la Fonction Publiques était en visite dans le Genevois français. Il en a profité pour annoncer la mise en place de l’IR dans certaines communes de ce secteur. Le 1er versement devrait selon le ministre tomber en décembre, ce qui est ambitieux dans la mesure où le décret n’est toujours pas signé… Néanmoins, 100 % des collègues du second degré bénéficieront donc d’une indemnité de 3 % de leur traitement indiciaire brut (de 53 euros brut mensuel – indice 361 - à 157 euros – indice 1067), car toutes les communes du Pays de Gex ayant un établissement du second degré sont désormais classées en zone 1. Il n’en va pas de même pour nos collègues du 1er degré, les plus petites communes ne bénéficiant pas de ce classement. Quelle injustice !
Une délégation de la FSU a pu interroger le ministre puis une de ses conseillères à ce sujet. Le classement a été établi en fonction du zonage du code de l’urbanisme (A, B1, B2, C) et seules les communes classées en zone A seront éligibles à l’IR. Nous avons insisté sur l’importance de faire entrer rapidement les communes classées B1, mais aussi sur la nécessité de ne pas se satisfaire de cette indemnité. Car ce n’est pas avec 57 euros bruts par mois de plus que les professeur.e.s stagiaires pourront mieux se loger !
Le SNES et la FSU, dans le cadre du collectif intersyndical contre la vie trop chère, demandent l’attribution d’une prime de vie chère de 300 euros net. En attendant, une prime spécifique d’installation (PSI) sur le modèle de celle existant en Île-de-France et dans l’agglomération lilloise peut rapidement être instaurée. L’État doit également améliorer le logement de ses agent.e.s : d’abord en revalorisant les budgets consacrés à l’action sociale interministérielle, ensuite en s’associant aux collectivités pour faire construire des logements réservés aux agent.e.s.
Ainsi, tout en reconnaissant ce pas vers davantage d’équité, il faut le nuancer. Toutes les communes du Genevois et de Haute-Savoie doivent être classées en zone 1 ! Surtout, avec plus de 10 % d’inflation en deux ans, c’est le pouvoir d’achat de toutes et tous qu’il faut défendre !