En prévision du CTA de juin, une autre réunion sur les AESH s’est tenue, avec à l’ordre du jour les questions de la rémunération et de l’évaluation des AESH.
La réunion s’est déroulée en visioconférence, en présence, pour l’administration, de Mme De Saint-Jean, Secrétaire générale adjointe, directrice des ressources humaines, accompagnée de M. Dupont, SG de la DSDEN du Rhône, M. Paccaud, chef de la DPA du Rhône, Mme Montangérand, IEN CT ASH, et Mme Delpierre, des services académiques de l’école inclusive.
Il faut signaler que la qualité de cette visioconférence était très dégradée : de nombreux bruits et problèmes de micro nous ont empêchés de correctement nous entendre, et beaucoup ont même perdu le son ou la connexion en plein milieu de la réunion. À cause de cela, nous n’avons pas pu aborder pleinement d’autres sujets sur lesquels nous avons interpellé le rectorat, qui nous a dit que cela ferait l’objet d’un autre GT.
La revalorisation.
Le rectorat nous a présenté un projet de grille indiciaire des AESH. Nous avons alors pu constater que plusieurs de nos demandes formulées lors du dernier GT (le 4/02) ont été retenues, puisque dans ce projet, il y a :
- Une revalorisation dès la fin de la première année : de l’indice 329 (plancher) à 330 (niveau 2)
- Une revalorisation à la fin de la 3e année, au renouvellement du CDD (à l’indice 334, niveau 3)
- Puis revalorisation au CDI (6 ans), puis tous les 3 ans, en augmentant d’un niveau et de 6 points d’indices à chaque fois, jusqu’au niveau 8 (363 – 18 ans d’expérience)
Ce mode de revalorisation (au bout de la 1ère année, puis tous les 3 ans) correspond à nos demandes précédentes, et rentrerait en vigueur à l’automne 2020, avec un effet rétroactif au 1er septembre 2019. Ce qui signifie que tous les AESH ayant un indice plancher à 325 aujourd’hui passeront à 329 l’an prochain.
Les organisations syndicales présentes se sont toutefois rejointes pour rappeler que cette rémunération reste très faible, et avec des temps partiels imposés, maintient les AESH dans la précarité : nous avons demandé une hausse du niveau d’indice (et notamment, le passage au niveau 2 directement à l’indice 334).
L’évaluation
Parmi les propositions formulées par le rectorat se trouve également la tenue d’entretiens au bout de la 1ère année, puis tous les 3 ans (à chaque revalorisation), qui, dans les documents préparatoires envoyés par l’administration, étaient « corrélées » à la revalorisation : nous avons exprimé que nous étions pour la tenue d’un entretien, sous certaines conditions, afin que l’AESH puisse avoir un bon retour sur sa pratique et que lui soit formulés des conseils d’améliorations. En revanche, nous avons précisé que la « corrélation » de cet entretien à la revalorisation était inacceptable : si l’administration décide de maintenir un.e AESH dans ses fonctions, c’est qu’elle juge qu’il.elle est suffisamment compétente pour exercer son métier, alors dans ce cas une revalorisation doit obligatoirement avoir lieu. La corrélation avec un entretien ouvre la voie à des possibilités d’abus de la part de la personne responsable de la « notation » de l’AESH.
La revalorisation doit être automatique ! Nous défendrons cette position lors des prochaines instances.
Nous sommes alors intervenus pour savoir comment allait se dérouler l’entretien : nous avons souhaité que ce soit des personnes connaissant le métier d’AESH et ses enjeux qui le mène, plus à même de conseiller les personnels dans leur pratique. Comme par exemple des IEN-ASH.
L’administration, par la voix de M. Dupont, nous a répondu que s’il pouvait peut-être y avoir assez d’inspecteurs.trices pour les AESH dans le premier degré, dans le second degré, le nombre d’IEN monte à 1 pour 900 AESH, que cette option n’est donc pas possible, et que ce serait probablement les chefs d’établissements qui le mèneraient.
Pour nous, cette proposition est inacceptable : encore une fois à cause d’un manque de moyens, on laisse les AESH à la merci des chefs d’établissement qui le plus souvent ne connaissent que très peu le métier d’AESH et les compétences nécessaires, et qui, sur le terrain, sont souvent les responsables de pressions à l’encontre des personnels. D’autres solutions existent.
Mme Montangérand a émis l’idée que, comme pour les stagiaires enseignants, des tuteurs pouvaient remplir un outil, composé de commentaires et de grilles de compétences, qui seraient ensuite transmis au chef d’établissement simplement pour validation. Les tuteurs pourraient être des professeurs des écoles, enseignants, ou coordonnateurs d’ULIS ou de SEGPA.
Cette dernière idée laisse les entretiens à la responsabilité de personnes que les AESH côtoient chaque jour durant leur carrière, avec toutes les pressions et les abus que cela peut engendrer, sans parler du fait du stress provoqué par le fait de travailler chaque jour avec la personne qui vous évalue. Nous souhaitons un entretien mené par des inspecteurs extérieurs, qui connaissent le métier.
Nous serons vigilants à la mise en place de ces entretiens, et nous interviendrons davantage à ce sujet en CTA.
Prise en compte de l’ancienneté
En réponses à nos demandes du dernier GT, le rectorat nous a signalé vouloir mettre en place le reclassement de tous les AESH, en prenant en compte les années d’ancienneté avant le 1er septembre 2019. Nous avons alors demandé quelles seraient les années d’ancienneté prises en compte, et si les années en tant qu’AVS, CUI-CAE seraient comptées.
Nous avons également demandé comment se passera la mise en place de ce reclassement, selon quel calendrier et quelle procédure.
- Nous avons en particulier demandé si ce sont les personnels eux-mêmes qui allaient devoir envoyer des documents pour prouver leur ancienneté, notamment pour celles et ceux ayant travaillé auparavant dans une autre académie, voire simplement un autre département.
- Nous en avons profité pour rappeler les difficultés qu’ils.elles avaient déjà pour contacter leur employeur : l’absence d’interlocuteur clair, ou le manque de réponse de celui-ci est toujours un problème.
- Nous avons également exprimé les inquiétudes de tous sur la capacité de l’administration à mettre en place massivement ce reclassement, au vu des difficultés de l’administration et des retards provoqués par les nouveaux contrats à la rentrée 2019, qui ont eu pour conséquence une absence de revenus pendant parfois plusieurs mois pour des personnels déjà faiblement payés.
Pour l’administration, l’actualisation de tous les indices se fera à l’automne 2020. Aucune date précise n’est pour l’instant arrêtée. M. Dupont a affirmé que les administrations n’auront pas de mal à retracer l’historique de carrière des personnels, et que dans le cas d’AESH ayant travaillé dans d’autres académies ou départements, la transmission de dossiers se ferait entre administrations.
Concernant nos inquiétudes quant aux déboires de l’administration, sur le modèle de la rentrée 2019, M. Paccaud est intervenu pour dire que l’an passé, il a fallu installer et former des administratifs de lycées employeurs à la création de nouveaux contrats pour presque tous les AESH, ce à quoi ils n’étaient pas préparés. Pour M. Paccaud, cette-fois il s’agit simplement de « mettre à jour des dossiers », et il ne devrait pas y avoir de retards ou d’imprévus. Malgré tout, en l’absence de calendrier précis pour cette revalorisation, nous resterons très vigilants.
Nous avons rappelé que les AESH ont toujours des problèmes pour contacter leur lycée employeur. Pour le Rhône, M. Paccaud a alors dit que les AESH, en cas de problème, pouvaient les contacter lui ou Mme Muzard (chef de bureau à la DPA).
Protocole sanitaire et fin du GT
Le GT s’est terminé par une interpellation des syndicats sur les consignes données aux AESH pour la reprise post-confinement, qui restent confuses et peu précises, avec parfois des abus de la part des chefs d’établissements. L’administration rappelle alors que dans le cadre du protocole sanitaire, les AESH sont des personnels comme les autres, et qu’à ce titre, ils bénéficient des mêmes droits : respect du protocole sanitaires, possibilité de demander une ASA (autorisation spéciale d’absence) pour garder ses enfants pour en cas de personne à risque. Elle invite les AESH et les syndicats à faire remonter les dysfonctionnements, ce que nous ne manqueront pas de faire, tout en restant vigilant sur la réponse de l’administration.
Nous avons formulé une nouvelle demande de GT, afin de discuter de la question de la formation et des PIAL, dans des conditions plus agréables que cette visioconférence.
Grâce à nos interventions, des avancées ont été possibles. Restons vigilants, car beaucoup de points restent à éclaircir (sur les entretiens, le reclassement), et restons mobilisés pour améliorer nos conditions de travail.