9 avril 2021

Catégories

Grève AESH du 8 avril : bilan et compte-rendu

    Partager cet article :

Audience suite à la grève AESH du 8 avril.

Nous avons rappelé la situation générale : malgré la priorité envers l’école inclusive affichée par le ministère, les AESH, qui en sont le pilier, sont toujours des personnels précaires payés en moyenne 760 € par mois, avec un temps partiel imposé. Sans statut, donc sans cadre stable leur assurant une rémunération correcte, la stabilité de l’emploi et une formation adaptée, leur situation a été aggravée par la mise en place des PIAL : nous avons donné de nombreux exemples de cette dégradation des conditions de travail dans le département : des AESH déplacés de l’école où ils enseignaient depuis de nombreuses années, sans tenir compte de leur situation personnelle, au nom de « l’adaptabilité » et de la « flexibilité », certains nommés sur 4 ou 5 établissements., d’autres nommés loin de chez eux alors qu’ils sont porteurs d’un handicap, d’autres qui partent en congé de droit et qui à leur retour perdent leur affectation… Le système est dégradé pour tous, puisque même les élèves perdent la personne qui les suit parfois depuis des années et les enseignants se retrouvent avec des élèves inclus sans AESH. Actuellement, 20% des AESH sont en arrêt de travail et ne sont pas remplacés, car le métier n’est pas attractif.
Nous avons demandé une vraie revalorisation pour les AESH, y compris au niveau académique par une révision des grilles de rémunération, l’abandon des PIAL, la création d’un statut de la Fonction Publique, et le recrutement massif d’AESH pour permettre à tous les élèves notifiés d’être accompagnés à hauteur de leurs besoins.
Pour la situation actuelle si particulière, nous avons également demandé que tous les AESH, dans l’impossibilité de respecter la distanciation sanitaire avec leurs élèves, puissent bénéficier de masques FFP2. Dans le cadre du confinement, nous avons également demandé que le cadre de travail des AESH soit rappelé aux directeurs et chefs d’établissements : les AESH n’ont pas à être réquisitionnés pour effectuer des tâches administratives, et leurs seules missions sont liées à l’accompagnement des élèves notifiés.
Enfin, au niveau académique, les AESH ne sont pas toujours destinataires des informations essentielles, ceci à cause d’un problème de communication de la part du rectorat, et de la difficulté pour les AESH d’accéder à leur boîte mail professionnelle.

Sur la rémunération, l’administration nous a répondu que cela dépendait d’un niveau national.

  • Nous avons alors rétorqué que les grilles de rémunération pouvaient être différentes d’une académie à l’autre, et que la vitesse d’avancement pour celle de Lyon avait été négociée avec les syndicats en groupe de travail l’an dernier, puis actée en CTA.

Concernant la communication, l’administration reconnaît qu’il y a des problèmes, et qu’ils cherchent des solutions, en partenariat avec les organisations syndicales, dans le cadre de prochains groupes de travail.

Sur les absences non remplacées, l’administration nous dit qu’elles comprennent aussi les ASA, et qu’elles sont donc liées à la situation actuelle. Le nombre de postes est important, mais « le vivier des AESH est faible » (peu de recrutements). Elle avance que les PIAL sont en train d’être mis en place, que la situation va s’améliorer, mais que la dégradation de l’inclusion est avant tout due à la crise sanitaire actuelle.

  • Nous signalons que les absences nombreuses ne sont pas que dues aux ASA, et que la création des PIAL et la dégradation des conditions de travail y sont pour quelque chose. Nous faisons remarquer que sans les PIAL, la dégradation des conditions de travail avec la crise actuelle serait moins importante.

Concernant le cadre des missions d’AESH non respecté par certains directeurs et chefs d’établissements, l’administration demande que les cas leurs soient remontés pour qu’ils puissent intervenir.

  • Nous répondons que cela n’est pas si simple, des pressions pouvant exister sur les AESH de la part de ces mêmes chefs d’établissement (souvent aussi coordonateurs de PIAL).

Enfin, sur les masques FFP2, le rectorat n’en dispose pas, et ne veut pas qu’ils soient fournis aux personnels AESH.

Nous le voyons, la situation continue de se dégrader, mais aucune solution n’est avancée pour faire face aux difficultés et à la précarité du métier d’AESH  : l’administration continue de nier l’existence du problème des PIAL, mettant tout sur le dos de la crise sanitaire, et attendant que cette situation passe et que les problèmes se résolvent seuls. Mais on le sait, les problèmes actuels, s’ils sont amplifiés par la situation actuelle, sont plus profond et méritent une réflexion importante de l’administration, en concertation avec les syndicats représentatifs. Continuons la mobilisation, afin que cette réflexion ait lieu, et ne laissons pas les personnels qui portent l’école inclusive dans une situation indigne du service public.

communiqué de presse de la FSU suite à la mobilisation nationale