Le dimanche 29 septembre, nous sommes informés de la visite de Jean-Michel Blanquer dans notre département. Dans un premier temps, il est prévu qu’il se rende au collège Fauriel, collège REP du centre de Saint-Étienne. Comme les autres collèges du département, il souffre de classes surchargées et d’une diminution de l’accompagnement des élèves en situation de handicap. À cela s’ajoute aussi l’inquiétude quant à l’avenir de l’éducation prioritaire. Le choix est ambitieux mais il sera vite remplacé par un autre établissement...C’est désormais le lycée Simone Weil (Saint Priest en Jarez) qui tient la corde. Le lycée a été refait récemment et il propose le plus grand nombre de spécialités du département. Nous décidons de déposer une demande d’autorisation de rassemblement pour l’heure de son arrivée devant le lycée. Le lendemain, nous sommes informés que cette visite est remplacée par celle du lycée Jérémie de la Rue (Charlieu) à l’autre bout du département. Ce lycée a vu son offre de formation se réduire avec la mise en place de la réforme. De par sa taille, souvent menacé, il doit sa survie au travail admirable de son équipe éducative très engagée pour la réussite de ses élèves. Lycée éloigné, équipe éducative qui se bat pour le maintien de son lycée...Cette visite s’avère un très bon choix politique. Nous avions aussi déposé une demande d’autorisation de rassemblement devant la DSDEN de la Loire, où le ministre doit se rendre, et une demande d’audience auprès du ministre. Nous communiquons rapidement auprès des collègues pour le rassemblement devant la DSDEN.

Vendredi 4 octobre, nous sommes donc reçus (avec le SNUIPP-FSU, le SNEP FSU, la CGT éduc’action et la FNEC-FP FO) par l’adjoint au directeur de cabinet du ministre auquel nous faisons part des problématiques de notre département - conséquences de la politique ministérielle. L’audience est courte (de 9h45 à 10h30) mais nous pouvons tout de même évoquer les problèmes de notre département : disparités territoriales liées à la mise en place de la réforme du lycée, classes surchargées en collège et en lycée, diminution de l’accompagnement des élèves en situation de handicap et conditions de travail des personnels. Nous apprenons tardivement que la visite de la DSDEN a été supprimé du programme du ministre. Évidemment, le rassemblement est maintenu. Nous sommes près de deux cents. Nous commençons par un hommage à notre collègue Christine Renon. Puis nous prenons la parole successivement pour expliquer les difficultés que nous rencontrons au quotidien et les revendications que nous portons. Le rassemblement est réussi mais nous n’aurons donc pas pu faire part de vive voix de nos revendications au ministre…pour l’instant. En effet, à l’autre bout du département, le SNES et la FSU sont aussi présents devant le lycée de Charlieu. Une cinquantaine de collègues ont répondu à l’appel et se sont mobilisés dans l’urgence. Il y a tellement de bruit que plusieurs membres de la délégation demandent aux manifestants de baisser le volume qui dérange la visite ministérielle. En échange, ils obtiennent de pouvoir parler au ministre. Lors de son départ, le ministre sort et vient à leur rencontre. Nous pouvons donc porter directement les revendications des enseignants, CPE, psy-en, AED et AESH de la Loire au ministre sur les réformes en cours, le manque de moyen et les difficultés rencontrées au quotidien et ainsi opposer l’opération de communication à l’épreuve de la réalité.