Le développement de l’usage du vélo ne peut être que bénéfique pour l’environnement et pour la santé des utilisateurs. Sous l’impulsion d’associations pugnaces, telles ‘la Ville à Vélo’, de nombreuses voies cyclables ont été créées ou réaménagées. Beaucoup ont été isolées de la circulation automobile par des séparateurs de voies et pas seulement par un marquage au sol. C’est le cas pour les Voies Lyonnaises, qui 2026 devraient constituer un réseau de 250km et de 355 km en 2030 (voir ci-dessous). En ville, des voies cyclables à contresens de la circulation des voitures ont vu le jour. Des panneaux sont apparus autorisant les cyclistes à ‘griller’ le feu rouge ou à tourner à droite alors que les voitures sont à l’arrêt.
Ces aménagements donnent lieu à des conflits d’usage, d’autant plus que ces voies sont en fait des voies ‘deux roues’ empruntées par des trottinettes de plus en plus nombreuses. Si nombre de retraité-es utilisent le vélo pour leurs loisirs, moins le font pour leurs déplacements ‘du quotidien’, la grande majorité étant piétons.
Or le respect du code de la route, et notamment de la priorité aux piétons, est loin d’être la caractéristique principale des utilisateurs de deux roues, problème peut-être amplifié par des préjugés ‘âgistes’ : les ‘vieux’ n’ont pas à gêner les jeunes. (Il serait intéressant d’avoir des statistiques fiables sur l’âge des utilisateurs des différents modes de locomotion).
Quelles solutions : l’obligation de passer un examen (gratuit) sur le code de la route ? Des plaques d’immatriculation pour les vélos ?
De même, la création de voies cyclables a parfois donné lieu à la suppression de places de stationnement. Les riverains, et en premier lieu les retraité-es, craignent de ne plus pouvoir recevoir les livraisons, les soins médicaux à domicile, les services des artisans dont ils ont besoin. La suppression de 200 places de stationnement Bd Stalingrad à Lyon pour la réalisation de la Voie Lyonnaise N° 2 indigne ceux qui viennent de loin, d’endroits non desservis par les transports en commun, surtout le dimanche, pour profiter du Parc de la Tête dOr.
Les projets actuels de création de la Voie N° 3 impliqueraient la disparition d’une voie de bus Quai Jean-Jacques Rousseau à La Mulatière, et de ce fait la disparition d’une voie de circulation des véhicules d’urgence. Il en irait de même Route de Vienne pour la Voie N°7 où par endroits, les bus n’auraient plus de voie dédiée.
Aux yeux de nombreux-ses habitant-es de la Métropole, et pour toutes celles et tous ceux qui y viennent, les aménagements de voirie ont été créateurs d’embouteillages plus fréquents et plus denses, générateurs de pollution. Si diminution de la circulation automobile il y a, elle est invisible (10 secondes de moins qu’en 2019 pour parcourir 10km en voiture-soit 21 minutes contre 26 minutes à Paris- et Lyon est la 3è ville la plus embouteillée).
D’où l’interrogation : n’aurait-il pas fallu donner la priorité au développement des Transports en Commun ? Les Voies Lyonnaises coûteront 280 millions d’euros. La gratuité des TC coûterait 230 millions.
Bien entendu, la sécurité des cyclistes et des utilisateurs-trices de deux roues doit être assurée (le port du casque ne devrait-il pas être obligatoire ?) et ils seraient sans doute aussi les premiers bénéficiaires d’une meilleure connaissance du code de la route.
Les Voies Lyonnaises réalisées ou en projet :
La ligne 1 reliera Vaulx-en-Velin à Saint-Fons via Lyon et Villeurbanne.
La ligne 2 reliera Cailloux-sur-Fontaines à Mions. Longue de 31,5 km, elle passera par Rochetaillée, Collonges-au-Mont d’Or, l’île Barbe, Caluire-et-Cuire, Lyon, Vénissieux et Saint-Priest.
La ligne 3, qui ira de Quincieux à Givors, sera la plus longue des 12 lignes des Voies lyonnaises et s’étendra sur 55 kilomètres. Cette liaison passera par les communes de Saint-Germain-au-Mont d’Or, Genay, Neuville-sur-Saône, Albigny, favorisant ainsi l’intermodalité vélo-TER pour l’ensemble des usagers du Val de Saône. Depuis Lyon, cette ligne traversera La Mulatière, Oullins, Pierre-Bénite, Irigny, Millery, Grigny et Givors.
La ligne 4 reliera Lissieu à Villeurbanne (canal de Jonage) sur 22 km. Cette liaison desservira à la fois la zone économique Techlid et le centre-ville de Villeurbanne.
La ligne 5 permettra de connecter Bron à Oullins, Sainte-Foy-les-Lyon, Francheville ou encore Tassin-la-Demi-Lune, sans passer par la ville-centre.
La ligne 6 reliera Rillieux-la-Pape à Saint-Genis-Laval sur 19,5 km en suivant notamment la rive droite du Rhône.
La ligne 7, longue de 30,5 km, ira de Rillieux-la-Pape à Solaize. Il s’agira d’une liaison importante de plusieurs zones économiques : Perica à Rillieux-la-Pape, la Part-Dieu à Lyon et toute la Vallée de la chimie au sud du territoire.
La ligne 8 reliera La Tour de Salvagny à Bron sur 24,5 km. Cette ligne emmènera les cyclistes depuis les Berges du Rhône vers le parc de Parilly en passant par le parc Blandan ou, à l’ouest, en direction de Charbonnières.
La ligne 9 permettra d’aller de Jonage à Saint-Genis-Laval sur 42,5 km à travers les 2 200 hectares de nature du Grand parc Miribel Jonage.
La ligne 10 ira de Meyzieu à Marcy-l’Etoile sur 31 km. Dans la partie ouest, la ligne desservira à la fois le parc de Lacroix-Laval et la zone économique dans laquelle sont installés les laboratoires de Biomérieux et de Sanofi.
La ligne 11 reliera les communes de Chassieu à Craponne pour un parcours total de 24,5 km. Cette ligne assurera la liaison entre la Part-Dieu et la plaine de Saint Exupéry en passant par Lyon, Villeurbanne, Vaulx-en-velin, Bron, Chassieu et Genas. Dans sa partie ouest, cette ligne permettra la desserte du plateau du 5e arrondissement de Lyon.
La ligne 12, longue de 17 km, permettra de relier Lyon 9e à Saint-Priest en accompagnement du développement du Grand Parilly.
Claude Stancic