Le contexte sanitaire fait de cette rentrée 2020 une rentrée exceptionnelle or nous restons dans le « flou ». Le protocole national est insuffisant : un protocole allégé, qui reste très en deçà de la réalité sanitaire, d’autant plus que le département du Rhône est classé désormais en « rouge », un protocole qui passe sous silence la réalité de la vie d’un établissement : toujours rien sur les salles spécifiques, le CDI, la demi-pension, les internats etc. , peu d’information sur la procédure en cas de Covid dans une classe... il y aura nécessairement des ajustements locaux, en fonction de la circulation du virus, mais il est absolument nécessaire d’avoir un cadre national, notamment dans une dimension de prévention. Il ne s’agit pas d’empêcher la rentrée mais de la sécuriser pour permettre à toute la communauté éducative de rentrer dans de bonnes conditions et de faire de la prévention afin d’éviter la fermeture totale des collèges, lycées et CIO.
Or le Ministre semble plus dans la gestion approximative de la crise au présent plutôt que dans la prévention.
Toutes les informations sur la préparation de la rentrée concernant le protocole sanitaire ici :
Ainsi, le ministère continue de mettre en place les réformes au mépris des contraintes sanitaires et dans un déni inquiétant de réalité.
Effectifs : plus d’élèves et moins de profs : ça déborde !
En réduisant les horaires d’enseignement et les possibilités de groupes à effectifs réduits, en refusant le financement des options, en obligeant à l’abandon d’une spécialité de la Première à la Terminale, la réforme du lycée implique des suppressions de postes. Dans notre académie, plus de 700 élèves sont attendus dans les lycées généraux et technologiques et 97 postes supprimés ! Cherchez l’erreur ! Alors que les élèves auront plus que jamais besoin d’aide et d’accompagnement après plusieurs mois de confinement et un 3e trimestre chaotique, les classes dépassent déjà le seuil de 35 élèves par classe. Les conditions de travail de toutes et tous sont ainsi dégradées et ce ne sont pas les quelques heures supplémentaires saupoudrées par le ministère qui permettront d’apporter des réponses concrètes aux difficultés qui vont apparaitre dès septembre. Alors que le ministre n’hésite pas à dire qu’il faudra privilégier les effectifs réduits pour garantir la sécurité sanitaire, il laisse donc la rentrée prochaine se préparer avec moins d’enseignants et davantage d’élèves dans des classes dont le cadre explose sous l’effet du principe du lycée à la carte. Comment, dans ces conditions limiter le brassage des groupes d’élèves comme le préconisent les autorités sanitaires ? Comment assurer le suivi personnalisé quand plusieurs dizaines d’enseignants interviennent sur une division de 35 élèves ?
BAC : au revoir les E3C, bonjour les EC : des évaluations encore plus locales !
Contesté de toute part, le bac Blanquer et sa déclinaison en épreuves commune de contrôle continu (E3C) ont été noyés par une session 2020 marquée par l’annulation des épreuves nationales du bac. Les épreuves anticipées de Première générales et technologiques, Français et les E3C de la spécialité abandonnée et de l’enseignement scientifiques sont passés au contrôle continu tandis que le reste de la session 2 des E3C a été purement annulée. En cette rentrée, le ministère refuse de tenir compte des circonstances exceptionnelles de l’année scolaire et maintient à tout prix des épreuves locales qui plombent à la fois les contenus et l’organisation des apprentissages.
Au cœur de l’été sont donc parus les notes de service transformant les épreuves communes en « évaluations », comme si le problème ne relevait que de sémantique. L’injonction à organiser ces évaluations communes sur le temps ordinaire des cours se fait encore plus forte d’autant plus que le calendrier de passation est assoupli. L’examen, encore national, conditionné comme jamais par des contraintes d’emplois du temps et de moyens, voit ainsi sa légitimité se limiter dangereusement à celle du lycée d’origine. Le ministère reconnaît d’ailleurs que les seules garanties de l’égalité de traitement entre les candidats résident dans la banque nationale des sujets désormais en libre accès ainsi que dans l’unique commission d’harmonisation de Première et le jury d’examen en Terminale.
Le SNES-FSU n’a cessé de réclamer une organisation transitoire des examens qui permette de se donner du temps afin d’en repenser les modalités. Sourd aux revendications, le ministère persiste à vouloir instaurer une batterie d’évaluations locales étalées sur tout le cycle terminal, réduisant du même coup le diplôme national à la certification d’un niveau dans quelques matières, base de la sélection des dossiers de candidature sur Parcoursup.
infos complémentaires : modification des épreuves de LV, analyses complémentaires, liens vers les notes de services : https://www.snes.edu/article/tout-c...