6 mai 2024

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Hôpital Henry Gabrielle (suite)

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Après la mise en échec du projet de transfert de l’Hôpital Henry Gabrielle à Desgenettes et du projet immobilier sur le site ainsi libéré à St Genis Laval, les HCL persistent dans leur volonté de déménager l’Hôpital Henry Gabrielle. Ils veulent désormais construire un nouvel hôpital encastré entre les bâtiments du Groupement Hospitalier Est, ceux du Vinatier, une clinique privée, une unité pénitentiaire de haute sécurité et à proximité immédiate du boulevard périphérique. Le transfert se ferait en 2028.
Ainsi, après Debrousse, l’Antiquaille et l’Hôtel Dieu, Sainte Eugénie,…les HCL souhaitent continuer à vendre leurs sites, pour le plus grand bonheur des investisseurs.

Le site de St Genis Laval ainsi ‘libéré’ comporterait « un volet santé », centré sur « la culture du handicap » mais pourrait accueillir une offre libérale, « de nouvelles prises en charge du grand âge », un volet « habitat inclusif » et un « volet environnemental » autour de l’espace boisé classé.
Ce jargon technocratique cache mal le fait que l’objectif est de transférer le maximum d’actes au privé : à l’hôpital public, les soins aigus, limités le plus possible dans la durée, et au secteur médico-social privé, les soins de suite, la prise en charge des personnes âgées, alors que la tarification à l’acte (T2A) doit être étendue à la psychiatrie et aux soins de suite et de réadaptation.

Et comment prétendre que l’on veut préserver l’environnement alors qu’un espace vert sur le site du Vinatier va être bétonné et de vieux arbres, rares pour certains, abattus ? En outre la rénovation des locaux existants est plus écologique que la construction ex nihilo. Surtout, les HCL vont priver à la fois les patients du Vinatier d’un espace vert qui ne peut que leur être bénéfique et ceux d’Henry Gabrielle d’un grand parc boisé (10ha) qui participe aux soins et à l’apprentissage du retour à la « vie d’après ».

De plus, la confrontation de deux types de pathologie peut être redoutée par les patients d’Henry Gabrielle, vulnérables, et par ceux du Vinatier susceptibles d’être perturbés par des rencontres avec des patients lourdement handicapés.

En attendant ce transfert, les locaux de l’Hôpital Henry Gabrielle semblent laissés à l’abandon et se détériorent. Si le plateau de soins, les équipements (exosquelettes par exemple) et les personnels sont toujours en pointe, c’est la vétusté des locaux qui frappe le visiteur. De plus, seuls une centaine de lits sont ouverts, sur les 205 budgétés. Des patients qui étaient là depuis des années ont été renvoyés chez eux, pour certains dans des conditions très précaires et dans l’isolement le plus complet.

Les arguments des HCL en faveur du transfert sont d’ordre “hôtelier” : les chambres seraient plus confortables dans un nouveau bâtiment. En ce cas il faut rénover d’urgence, mais un bâtiment tout en hauteur sans grand parc ne sera pas plus agréable que les locaux actuels. Les transports sont aussi évoqués : or le bus qui dessert les hôpitaux Est n’est pas plus pratique que le C10 qui va à Henry Gabrielle, et le stationnement plus difficile. Enfin, des arguments d’ordre médical mis en avant : la proximité de l’hôpital neurologique permettrait la constitution d’un pôle ‘neurosciences’ à la fois pour les patients d’Henry Gabrielle et pour ceux du Vinatier.

Mis à part le fait que les distances dans la Métropole ne sont pas telles que toute communication entre deux pôles soit impossible (sans parler des possibilités offertes par le numérique), c’est tout une conception du soin qui est remise en cause. Ou bien l’on considère que le soin repose sur la relation des patients avec les soignants et avec leur environnement, sans négliger les traitements, ou bien on dérive vers une médecine qui s’appuie quasi exclusivement sur les technologies et les médicaments, plus économe en temps consacré à chaque malade, que ce soit pour la réadaptation fonctionnelle ou la psychiatrie.

Il est encore temps d’arrêter ce projet. La rénovation, chiffrée par les HCL est tout à fait réalisable, pour conserver les lits, les personnels et le parc.
Le Conseil de la Métropole avait voté un vœu contre le transfert. Le Président de la Métropole comme le Maire de Lyon doivent respecter ce vote, et Gégory Doucet, en tant que président du Conseil de Surveillance des HCL, s’opposer à ce transfert.
Soyons très nombreux à manifester le 25 mai à 10h30 de la Place de la Comédie au siège des HCL à l’appel de l’Association « Sauvegarde de l’Hôpital Henry Gabrielle ».