29 novembre 2022

Métiers - conditions de travail

Dans l’académie de Lyon, le privé ne pratique pas la mixité sociale

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Dans l'académie de Lyon, le privé ne pratique pas la mixité sociale

La publication de l’Indice de Position Sociale (IPS) montre que le privé pratique une ségrégation des élèves en fonction du milieu social.


L’Indice de position sociale (IPS) est un indicateur mis en place par la DEPP (Direction de l’évaluation de la prospective et de la performance, autrement dit le service statistique de l’Éducation Nationale) qui associe pour chaque élève les catégories socio-professionnelles des parents et un indice de réussite associé, en se basant sur les habitudes éducatives et culturelles. Ainsi, les enfants d’enseignant.es, qui ne sont pas considérés comme des CSP « aisées », ont pourtant un IPS élevé du fait d’un capital culturel et scolaire important.

Le ministère, contraint par le tribunal administratif, a publié les IPS moyens des élèves pour chaque école et collège. Et on comprend pourquoi le ministère ne souhaitait pas voir paraître ces données : elles confirment que le privé se préoccupe peu de mixité sociale.

Il était de notoriété publique que le privé accueillait moins d’élèves défavorisés que le public, mais l’analyse de l’IPS révèle un phénomène bien plus accentué que prévu. Déjà en janvier, une note statistique du ministère a établi qu’en 2021-2022, 40 % des élèves scolarisés dans un collège privé sont issus d’un milieu social très favorisé, contre 20 % dans le public. Cet écart a doublé en 30 ans.

Vous trouverez une analyse de la situation nationale dans notre article : ICI

Dans notre académie : 66 % des établissements favorisés sont privés, contre 8 % parmi les défavorisés...

Dans notre académie, le phénomène est particulièrement important : parmi les 30 collèges qui ont l’IPS moyen le plus élevé de l’académie (qui accueillent donc les élèves les plus favorisés), seulement 1/3 sont publics. En particulier, sur les 16 collèges ayant un IPS de plus de 130, seuls quatre sont du public, et un seul des six établissements ayant un IPS supérieur à 140.
À l’inverse, parmi les 51 collèges ayant un IPS inférieur à 90 (qui accueillent les élèves les moins favorisés), seulement quatre sont privés (un dans le Rhône, et trois dans la Loire, département où le phénomène est un peu moins visible).