22 septembre 2023

Métiers - conditions de travail

Conséquence du Pacte, la formation obligatoire hors du temps de service : c’est toujours NON !

    Partager cet article :
Conséquence du Pacte, la formation obligatoire hors du temps de service : (…)

« Un plan sera élaboré au niveau académique pour qu’à l’horizon 2024, 100% des formations soient assurées en dehors de face à face pédagogique. »
L’attaque est claire et sans appel telle qu’officiellement communiquée aux chef.fes d’établissement dans le vademecum sur le RCD qu’ils ont reçu le 31 août 2023 du ministère.
Dès cette année, c’est 1/3 de nos formations qui vont être reprogrammées par l’EAFC le mercredi après-midi et durant les vacances scolaires ou même en fin de journée !
La déclinaison pour notre académie ne s’est pas faite attendre puisque le 11 septembre, le Recteur de Lyon envoyait un courrier aux corps d’inspection, aux chef.fes d’établissement et aux responsables de parcours de formation, les enjoignant à « privilégier la programmation du temps de formation des enseignants le mercredi et sur les plages horaires de fin de journée ».
L’incitation du recteur est bien plus contraignante puisque plus loin, nous pouvons lire que lorsque « cela ne sera pas possible, les actions de formation sur le temps de face à face pédagogique seront conditionnés au remplacement des enseignants ou au déplacement des cours, qu’ils soient intervenant-formateurs ou participants ».

L’attaque est donc double et grave sur l’exercice effectif de notre droit à nous former tout au long de la carrière : les formations doivent à terme n’être proposées que sur le hors temps scolaire ; et en cas d’impossibilité, le collègue ne sera autorisé à y s’y rendre que s’il est remplacé (ou auto remplacé).

Notre formation n’est pas la seule à être sacrifiée au profit du plan de Com de notre ministre. Les chef.fes devront programmer les réunions et concertations hors temps scolaire et/ou en distanciel ainsi que regrouper les voyages et sorties scolaires pour « éviter la dissémination sur l’année » !
En effet, les chef.fes d’établissement, prié.es de rendre des comptes sur toutes les heures « perdues » sont fortement incité.es à restreindre au maximum les absences des enseignant.es. Le raisonnement est en effet simpliste : moins d’absences, moins de remplacements à organiser… surtout quand le Pacte ne fait pas d’émules auprès des collègues : au niveau national, dans 30% des établissements, aucun pacte n’a été signé, 1/2 déclare moins de 10% de leur enveloppe distribuée !
Quel niveau de méconnaissance (mépris ?) du fonctionnement d’un établissement, de nos métiers et de notre charge de travail, peut conduire un ministre à prendre de telles décisions ?

Le SNES-FSU prépare l’offensive pour contrer ces projets dangereux, la formation continue doit rester un droit effectivement applicable !
Au niveau de vos établissements et équipes, vous trouverez ci-dessous nos propositions d’action.

  • Courrier des équipes disciplinaires à envoyer aux corps d’inspection
Modifiable PDF
  • Motion à déposer en conseil d’administration
Modifiable PDF

Le SNES-FSU Lyon a demandé audience au recteur sur cette question spécifique et a obtenu que la convocation de collègues d’HG à une formation de 18h00 à 20h30 soit requalifiée en invitation.
Nous avons déjà alerté lors du CSA (comité spécial académique) et en FSSSCTA (formation spécialisée santé, sécurité et conditions de travail) des conséquences en termes de charge de travail et d’inégalités d’une telle organisation de la formation hors temps de service et le risque bien légitime d’une désaffection des collègues.
Une pétition nationale est en préparation, vous pourrez la retrouver dans cet article prochainement.