Nous étions 14 présents à cette assemblée générale sur le thème de la fin de vie.
Cette réunion faisait suite à l’engagement du SNES lors du congrès de Montpellier en mars 2022.
Nous avons eu le plaisir d’accueillir Sylvie Longeon- Curci, déléguée de l’association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) pour le Rhône et la Métropole de Lyon.
Rapide historique sur ce qu’est l’ADMD et point sur l’actualité.
Créée en 1980 à un moment où le sujet est tabou, l’association compte aujourd’hui 75.000 adhérents dont 2400 dans le Rhône. Elle milite pour faire valoir ce droit fondamental de choisir sa fin de vie de manière apaisée et donc de faire évoluer la loi Claeys-Leonetti qui ne répond pas toujours à la situation. Par ailleurs un tiers des personnes qui le souhaitent n’ont pas accès aux soins palliatifs.
Une convention citoyenne regroupant 150 personnes choisies au hasard mais respectant la diversité de la population doit se réunir en décembre pour donner ses conclusions en mars 2023. La question posée : la loi répond-elle actuellement à toutes les situations ?
On peut s’interroger sur le rôle que pourront jouer les associations qui ont depuis longtemps travaillé sur le thème.
Sylvie Longeon-Curci nous invite par ailleurs à regarder le documentaire « Les mots de la fin », visible gratuitement sur ARTE TV jusqu’au mercredi 14 décembre 2022.
Echanges et discussion
Aujourd’hui le choix passe par l’écriture des directives anticipées et la désignation des personnes de confiance. La loi donne obligation au corps médical de les consulter mais elles ne sont pas juridiquement opposables. L’ADMD possède un fichier national dans lequel elle peut recueillir ces directives. Elles peuvent aussi être intégrées dans l’Espace santé sur le site AMELI.
Sur la question des dérives possibles d’une loi sur l’aide à mourir, l’ADMD milite pour une société qui prend en charge les personnes vulnérables et pour qu’une loi sur l’aide active à mourir soit très strictement encadrée.
La Suisse et la Belgique, l’Espagne et le Portugal ou l’Allemagne plus récemment ont voté cette loi. Suisse et Belgique sont un peu des modèles (même si en Suisse l’intervention est réservée aux personnes capable de débourser un peu plus de 10 000 euros) avec des protocoles très proches : plusieurs rencontres en présentiel ou en vidéos, demande réitérée de nombreuses fois et sur laquelle on peut revenir jusqu’au dernier moment...
Actuellement les sondages montrent qu’une très large majorité de Français est favorable à une loi qui encadre l’aide active à mourir (un sondage du journal La Croix indique que les catholiques, pratiquants ou non, y sont aussi majoritairement favorables).
En résumé, l’ADMD milite :
-* pour le développement des soins palliatifs sur tout le territoire, pour une politique de santé qui prenne en compte les besoins spécifiques des personnes âgées
-* pour le vote d’une loi pour une aide active à mourir qui donne à chacun le droit de choisir sa fin de vie.
Marie-Hélène Pilaz.