La spécialité HGGSP est présentée comme « pluridisciplinaire ». Elle est censée donner des « clés de compréhension du monde passé et contemporain sur le plan des relations sociales, politiques, économiques et culturelles ». De son côté, le programme d’histoire-géographie, lui, doit « donner les moyens d’une compréhension éclairée du monde d’hier et d’aujourd’hui ». Quelles différences ?

Où est la science politique ?

L’intitulé laisse entendre que le programme contient des éléments relevant de deux disciplines, l’histoire-géographie et les sciences économiques et sociales.

En réalité, les contenus relèvent essentiellement de l’histoire (une histoire très politique), de la géopolitique, un peu de la géographie, et quasiment pas de la science politique, d’où un agacement certain face à une étiquette mensongère.

Quels enseignants ?

Alors que la science politique est une composante de la discipline sciences économiques et sociales, le préambule du programme de HGGSP précise que cette spécialité est prise en charge « par les professeurs d’histoire-géographie, avec l’appui, le cas échéant, des enseignants de SES ».

L’organisation en grandes thématiques qui croisent systématiquement les approches (par exemple : « Comprendre un régime politique : la démocratie ») rend impossible un découpage de l’horaire de spécialité. La prétendue pluridisciplinarité ainsi conçue s’avère un outil non pas au service des apprentissages, mais permettant une gestion souple des services. On ne sait pas non plus clairement qui devrait corriger l’épreuve terminale, ni même l’épreuve de spécialité de Première (une composition rédigée en deux heures) pour les élèves ne poursuivant pas en Terminale.

Des contenus élitistes

La spécialité est un enseignement élitiste, difficile, du point de vue des notions, périodes, et espaces géographiques abordés, comme par la somme de travail personnel attendu de la part des élèves (exposés, fiches de lecture, etc.). Elle vise à préparer au supérieur… en supposant déjà acquises une autonomie et une maturité que le lycée devrait construire.

Des questions évacuées et pas d’interdisciplinarité

À côté de programmes de tronc commun assez poussiéreux dans leur approche, on attendait d’un nouvel enseignement de spécialité un certain renouvellement. Or on constate que les thématiques comme les objets d’étude évacuent les questions socialement vives (quid du Moyen- Orient actuel, quand on parle de frontières, de relations entre États et religions ?…) et ne s’orientent pas vers une interdisciplinarité féconde.

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