Une participation importante

1 464 professeurs documentalistes (soit plus de 15 %) ont participé à l’enquête déclarative de 54 questions réalisée en ligne du 28 janvier au 28 avril 2020. La participation importante à cette enquête se matérialise par des répondants dans l’ensemble des académies et un équilibre entre syndiqué ou non au SNES-FSU (47 % contre 48 % et 5% sans réponse).

63 % des répondants sont en collège, 23 % en lycée général et technologique, 9 % en lycée professionnel (4% ont répondu « autre », 1% sans réponse) .

88 % des répondants sont des femmes, 10 % des hommes (2% sans réponse). Concernant l’ancienneté d’exercice, on remarque une représentation importante des jeunes collègues (24 % ont moins de 5 ans d’exercice) et des plus anciens (26 % ont plus de 20 ans d’exercice).


Assurer des heures d’enseignement : une réalité

90 % des répondants déclarent assurer une ou plusieurs heures d’enseignement par semaine.

En moyenne, les professeurs documentalistes répondants déclarent effectuer 5 heures d’enseignement par semaine.

Les répondants regrettent toutefois de ne pas pouvoir effectuer suffisamment d’heures d’enseignement pour la formation des élèves (33 % par manque de créneaux horaires, 29 % en raison d’autres tâches à assurer, 2 % par refus du chef d’établissement). 32 % déclarent en faire suffisamment pour assurer la formation des élèves.

Décompte des heures d’enseignement : une auto-censure ?

Depuis la réactualisation du décret sur les obligations de service (2014) et celle de la circulaire de missions des professeurs documentalistes (2017), les heures d’enseignement assurées par les professeurs documentalistes doivent faire l’objet d’un décompte (1 h d’enseignement = 2 h de service d’information-documentation).

Pourtant, seuls 36% l’ont demandé.

Les raisons des collègues pour ne pas faire valoir leurs droits sont diverses. Les principales, données dans la question ouverte, étant la peur de perdre ces heures d’enseignement s’ils en demandaient le décompte, une fermeture trop importante du CDI en cas de décompte en raison d’une dotation trop faible en postes de professeurs documentalistes par établissement, ou encore l’absence d’inscription de ces heures à l’emploi du temps.

Parmi ceux qui l’ont demandé, seul un tiers parvient, le plus souvent très partiellement, à l’obtenir.

Pour le SNES-FSU, il n’est pas acceptable que le professeur documentaliste porte la responsabilité du manque de moyens alloués au fonctionnement du CDI. La création de postes de professeurs documentalistes est une nécessité pour permettre une amélioration des conditions de travail des professeurs documentalistes ainsi que le « bon fonctionnement du CDI ».


Réforme du lycée : le rôle pédagogique du professeur documentaliste menacé ?

La suppression des TPE et des enseignements d’exploration, dans le cadre de la réforme du lycée, affecte de manière importante la mission pédagogique du professeur documentaliste. Quant à l’accompagnement personnalisé, devenu beaucoup plus disciplinaire, il compromet la mise en place de co-enseignements avec d’autres enseignants.

À ce jour, ce sont donc 66,3 % des créneaux – les deux tiers ! – utilisés jusque là par les professeurs documentalistes pour assurer l’enseignement de l’information-documentation qui ont tout simplement disparu.


Ouverture du CDI : une pression hiérarchique omniprésente

La pression hiérarchique (de la part du chef d’établissement ou des inspecteurs d’établissement vie scolaire) pour l’ouverture du CDI aux élèves est de moyennement forte à très forte pour 50 % des répondants. La pression semble davantage se porter aujourd’hui sur les CDI des lycées. Y a-t-il un lien avec la réforme du lycée ? De même, les résultats font apparaître que la pression semble moins forte pour les hommes.

Pour les répondants qui ont indiqué qu’elle était très forte ou forte, la pression hiérarchique se caractérise à 54 % (63 % en LGT, 47 % en collège) par des tensions autour des horaires d’ouverture du CDI pour l’accueil des élèves. Mais aussi par une culpabilisation des professeurs documentalistes pour 43 % des répondants.

À noter qu’au collège, si le CDI est le plus souvent reconnu et utilisé en tant que tel (78 % des répondants), il est toutefois encore trop souvent considéré comme une annexe de la permanence (pour 46 % des répondants).


Un poste de professeur documentaliste par établissement : insuffisant !

Les réponses obtenues mettent en évidence que dans la majorité des établissements, il n’y a qu’un seul poste de professeur documentaliste au-dessous de 1 000 élèves et une moyenne de 2 au-delà. Le taux d’encadrement, loin d’être satisfaisant, se traduit au quotidien par une charge de travail importante, des tensions pour que les professeurs documentalistes puissent assurer l’ensemble de leurs missions, notamment pédagogiques, et une inévitable dégradation des conditions de travail.

Le SNES-Fsu revendique la dotation d’un poste de professeur documentaliste par tranche de 250 élèves, avec une dotation minimum de deux postes par établissement.


Relations avec la direction d’établissement : une évolution en demi-teinte

Si les répondants indiquent que leur direction d’établissement facilite leur travail (39 %), qu’elle est intéressée par celui-ci (36 %) ou qu’elle constitue un soutien (28 %), il faut noter que pour 32 % le travail du professeur documentaliste est utilisé comme variable d’ajustement quand celui-ci n’est pas tout simplement ignoré (24 %). La réactualisation de la circulaire de missions des professeurs documentalistes en 2017 ne semblent pas avoir déclenché la reconnaissance escomptée du métier de professeur documentaliste.


Un constat : débordés au quotidien !

Les deux tiers des répondants déclarent être débordés et ne pas pouvoir faire tout ce qu’ils ont à faire un ou plusieurs jours par semaine. Seuls 4 % déclarent ne jamais se retrouver dans cette situation. 39 % des répondants en collège déclarent être débordés tous les jours ou presque.

48 % des répondants éprouvent une insatisfaction quant à la quantité et/ou la qualité du travail accompli en fin de journée.

Pour le SNES-FSU, ces conditions de travail dégradées, qui ont un impact sur la santé, sont inquiétantes. Des réponses doivent être apportées et, en particulier, un recrutement à la hauteur des besoins pour permettre aux professeurs documentalistes d’accomplir l’ensemble de leurs missions dans des conditions satisfaisantes et d’assurer au mieux le fonctionnement du CDI.

Une charge de travail qui s’intensifie au collège

Elle s’intensifie pour 69 % des répondants à mettre en lien avec une augmentation des « nouveautés » (outils, quart d’heure de lecture, démarches pédagogiques, dispositifs…) pour 60 % des répondants. La mise en place de projets (55 %), les exigences liées aux missions (42 %), l’augmentation du nombre d’élèves à prendre en charge (42 %) ou l’augmentation du nombre de réunions (36 %) sont autant de facteurs qui participent à la dégradation des conditions de travail.

20 % y voient la conséquence de demandes de la direction sans lien direct avec le métier et 12 % la mise en place de la réforme du collège.


Résultats exhaustifs de l’enquête

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